Bilan de compétences ou coaching : quelle solution pour faire le point sur sa vie pro ?
- Elodie Le Breton
- 3 juil.
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juil.
Ou "Quel statut et quelle évolution des prestations de bilan de compétences et de coaching, et leurs conséquences ?"
Vu les tendances et le brouhaha ambiant sur internet, les réseaux, ... j'ai eu envie poser les choses à plat. Mon intention est donc de vous apporter des éléments de réponse clairs et argumentés à travers cet article !

Pour quelles raisons faire le point sur sa vie professionnelle ?
Dans un contexte professionnel en constante évolution, de plus en plus d'actifs ressentent le besoin de réévaluer leur parcours. En France, environ 1,4 million de personnes changent de métier chaque année, représentant près de 7,4 % de l'ensemble des actifs. Cette tendance s'explique par diverses motivations : quête de sens, recherche d'un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle ou encore volonté d'acquérir de nouvelles compétences.
Pour accompagner ces transitions, plusieurs dispositifs existent, notamment le bilan de compétences et le coaching professionnel. Environ 100 000 bilans de compétences sont réalisés chaque année en France. Parallèlement, le marché du coaching connaît une croissance significative, avec une augmentation de 54 % de son chiffre d'affaires mondial entre 2021 et 2024.
Il est alors essentiel de comprendre les spécificités de chaque approche pour choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins et aspirations. Cet article propose une analyse comparative qui se veut la plus impartiale et professionnelle possible pour aider chacun à faire un choix éclairé !

Le bilan de compétences : une approche encadrée, rassurante… mais parfois trop rigide
En tant que coach professionnelle depuis plus de 10 ans et consultante en bilan de compétences depuis 4 ans, j’ai vu évoluer ce dispositif de manière significative. Initialement conçu comme un espace d’introspection et de projection, le bilan de compétences est aujourd’hui devenu une démarche de plus en plus encadrée. Cette structuration, qui s’est fortement accentuée ces dernières années, a ses avantages : elle garantit un cadre commun à tous les organismes, rassure les bénéficiaires et surtout permet d’écarter du marché certains prestataires peu scrupuleux dont les accompagnements manquaient de sérieux ou de profondeur.
Mais ce même cadre peut aussi devenir restrictif. Concrètement, certaines thématiques ou méthodes, pourtant essentielles à l’établissement d’un bilan professionnel ne peuvent pas être abordées dans un bilan financé par le CPF ou un OPCO. On pense notamment à la refonte de son CV, à la mise en cohérence de son profil LinkedIn ou encore à certains aspects du développement personnel qu’il est essentiel d’aborder pour un futur épanouissement professionnel - Comment prétendre trouver son bonheur au niveau professionnel si on ne travaille pas sur soi, sur ses relations ou encore sa vision du monde ? - pourtant si souvent fondamentaux lors de remises en question professionnelles. L’usage d’outils issus du coaching, telles que la visualisation, la marche réflexive ou même l’écriture introspective est maintenant remis en cause, car difficilement “quantifiable” dans le découpage des heures imposé par les financeurs (CPF, OPCO, .)…
Je le constate chaque semaine : certaines personnes ont parfois besoin d’une d’exploration lente et profonde avant de pouvoir (re)définir leur projet professionnel. Mais dans le cadre d’un bilan “standard”, les 24 heures disponibles (réparties souvent sur 8 à 12 semaines) peuvent sembler à la fois trop peu pour creuser et trop rigides pour s’adapter à des parcours atypiques. Bien sûr, cette durée limitée a aussi ses mérites : elle évite les bilans qui s’étirent indéfiniment, et pousse à la clarté et à l’action, un des objectif principaux étant que le bilan soit concrètement utile ! En revanche, cette durée limitée n’est pas toujours adaptée à ceux qui vivent une période de transition tumultueuse marquée par des questions existentielles et/ou une perte de repères profonde.
Autre évolution marquante : la standardisation croissante des outils et des restitutions. Certains bilans s’appuient de plus en plus sur des tests automatisés avec résultats préformatés, complétés par des synthèses générées par une intelligence artificielle. Si cela permet de produire des documents lisibles et bien structurés, cela soulève aussi une vraie question de fond : « Où est la place du ressenti, de l’intuition, de la finesse d’analyse du professionnel qui accompagne ? ». Un texte peut être parfaitement rédigé sans pour autant capter les nuances d’un parcours de vie ou l’émotion sous-jacente d’un choix professionnel. Rappelez-vous que les émotions sont des messagères précieuses qui nous renseignent notamment sur le niveau de satisfaction des besoins et des valeurs. Cela interroge sur la valeur ajoutée « humaine »… et sur les limites actuelles (et futures ?) de l’automatisation dans ce domaine.
Cette numérisation croissante du bilan — indispensable pour répondre aux exigences de traçabilité imposées par les financeurs… ainsi que pour contrer les arnaques… — crée une autre forme d’exclusion. Accéder à une plateforme sur internet pour suivre le temps de connexion et valider des étapes en ligne peut représenter un frein majeur pour des personnes éloignées du numérique (soit parce qu’elles sont peu à l’aise avec les outils digitaux, soit parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’offrir un smartphone, une tablette ou un ordinateur suffisamment performant pour réaliser les activités en ligne) ou tout simplement épuisées par des journées entières passées déjà derrière un écran ou encore qui ont certaines difficultés (troubles du neurodéveloppement, malvoyance, …). Cela introduit une nouvelle inégalité dans l’accès à l’accompagnement, là où la démarche devrait justement être un soutien, pas une épreuve supplémentaire.
Ce que j’observe, et que je partage ici factuellement, c’est que le bilan de compétences, dans son format actuel, tend à devenir une réponse standardisée à des parcours qui, eux, ne le sont que rarement. L’intention initiale reste louable et utile, et ce cadre rassurant convient à de nombreuses personnes. Mais il ne répond pas à tous les besoins, ni à toutes les situations. Il me semble dès lors important d’ouvrir la réflexion sur les limites de cette approche quand elle devient trop restrictive, au risque d’éclipser des formes d’accompagnement plus souples, plus humaines, sans pour autant être moins structurées ni moins efficaces, et d’ouvrir le champ des possibles !

Le coaching professionnel : une alternative plus souple, humaine et personnalisée
Le coaching professionnel est une démarche d’accompagnement structurée et profondément humaine. Selon l’ICF (International Coaching Federation), il s’agit d’un partenariat entre un coach et son client, dans un processus créatif et réflexif destiné à maximiser le potentiel personnel et professionnel de ce dernier. En d’autres termes, le coaching ne donne pas de conseils, ne transmet pas un savoir : il permet à la personne accompagnée de faire émerger ses propres réponses et de reprendre pleinement la main sur ses choix.
C’est une approche que je pratique depuis plus de dix ans, et que je vois évoluer au fil des années, notamment au contact des personnes que j’accompagne. Ce que j’observe, c’est que beaucoup de celles et ceux qui viennent vers le coaching recherchent plus de liberté dans leur démarche, plus de temps pour se poser les bonnes questions, plus d’écoute, et surtout une approche centrée sur leur singularité. Le coaching leur offre cette souplesse : pas de parcours imposé, pas de modules à valider, mais un accompagnement vivant, co-construit, où l’on peut vraiment prendre le temps d’explorer, de ressentir, d’interroger en profondeur ce qui freine ou ce qui appelle
Le coaching, ce n’est pas l’improvisation. C’est une pratique exigeante, fondée sur une posture éthique, une qualité de présence et des méthodes éprouvées : Programmation Neuro-Linguistique PNL, analyse transactionnelle AT, approche systémique, outils d’intelligence émotionnelle ou narrative… C’est cette richesse qui permet d’aller au-delà des simples constats, pour lever les blocages, clarifier les intentions et initier une véritable transformation. Avec un coach, on peut aussi aborder des sujets plus personnels : blocages inconscients, conflits internes, loyautés invisibles, peur du changement, ambivalences, sentiment d’illégitimité … autant de freins invisibles que l’on ne traite pas dans un bilan de compétences classique mais qui influencent nos choix professionnels.
Toutefois, comme la naturopathie, le coaching professionnel n’est pas encore une profession encadrée par la loi française. Il n’existe pas de diplôme d’État, ni d’ordre professionnel. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de rigueur : de nombreux coachs ont suivi des formations solides, sont engagés dans une démarche de supervision régulière, adhèrent à un code de déontologie et poursuivent leur montée en compétences continuellement. Cette situation implique, comme vous l’avez probablement déjà remarqué, que tout le monde peut aujourd’hui s’auto-proclamer coach… sans garantie réelle de compétences.
C’est pourquoi, comme pour un naturopathe (ou autre métier non encadré par la loi française), il est essentiel de bien choisir son coach. Ce choix ne doit pas se faire uniquement sur base d’un site web attrayant ou d’un discours séduisant. Ce que je recommande, c’est de vérifier plusieurs éléments :
la formation suivie (niveau, école, supervision, méthodes, outils, …),
l’adhésion à un cadre déontologique clair (comme celui de l’ICF ou de l’EMCC),
l’expérience réelle de terrain (domaines d’intervention, type de publics),
et bien sûr… le feeling humain, cette qualité de présence qui crée une vraie alliance de confiance.
Dans le coaching, chaque professionnel a son style, ses spécialités, sa sensibilité. Il ne s’agit pas de trouver "le bon coach", mais le coach juste pour soi à un moment donné de sa vie. J’en ai personnellement plusieurs auxquels je fais appel selon les circonstances et selon que mes objectifs ont trait à mon développement personnel, au développant de mon business, à ma spiritualité, à ma pratique professionnelle, …
Si le coaching n’est pas toujours pris en charge par le CPF, il offre en revanche une flexibilité, une profondeur et un accompagnement très individualisé qui peuvent s’avérer décisifs, en particulier lors de périodes de transition professionnelle ou de quête de sens. En ce sens, il peut venir compléter, prolonger, voire enrichir un bilan de compétences ou s’inscrire comme une alternative à part entière lorsque l’on ressent le besoin d’un cheminement plus personnel.

Choisir son accompagnement : une étape sur le chemin
S’engager dans une démarche de reconversion ou de réorientation, c’est un peu comme partir en itinérance, à pied ou à vélo. Le paysage intérieur change au fil des jours, les doutes et les élans se succèdent, et chaque étape révèle un peu plus ce qu’on porte en soi. Sur ce type de chemin, il n’y a pas de “bonne” carte universelle, seulement celle qui vous correspond ici et maintenant.
Certain/es auront besoin d’un itinéraire balisé, avec des étapes bien définies et un rythme soutenu. D’autres préféreront les sentiers de traverse, où l’on avance au gré des intuitions et des envies, en laissant place aux rencontres inattendues. Il en est de même pour les accompagnements : certains sont structurés, cadrés, très méthodiques ; d’autres laissent plus de place à l’exploration, à l’écoute de ce qui émerge. Et parfois, la meilleure solution est un mélange des deux : un accompagnement hybride, qui évolue avec vous.
Mais plus que la méthode, c’est souvent la personne qui vous accompagne qui fait la différence. Ce lien humain, subtil et précieux, peut transformer votre manière d’avancer, d’appréhender le monde, de vous accepter tel que vous êtes, … D’où l’importance de prendre le temps de choisir quelqu’un avec qui vous vous sentez vraiment en confiance. Osez poser vos questions, demander un premier échange, écouter votre ressenti. Ce n’est pas une simple prestation : c’est un bout de chemin que vous allez faire ensemble.
Alors, plutôt que de rester à l’arrêt en attendant “la” bonne solution, commencez par faire un pas. Essayez, explorez, ajustez. Le chemin se dessine en marchant… et c’est souvent en avançant qu’on comprend ce dont on avait vraiment besoin.
En espérant que cet article vous ait permis d’y voir plus clair sur le type d’accompagnement dont vous pourriez avoir besoins, je vous souhaite de trouver la voie de votre épanouissement professionnel.
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Avec bienveillance et enthousiasme,
Elodie
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